19-22 mai 2026 Paris (France)

Appel à communications > Argumentaire, thématiques et calendrier

Humanités numériques / humanités computationnelles: perspectives croisées

Colloque annuel de l’association francophone des humanités numériques

EPITA, Paris (Kremlin-Bicêtre), 20-22 mai 2026, en présence.

 


 

Argumentaire

Depuis 2020, Humanistica, l’Association francophone des humanités numériques, organise un colloque annuel réunissant la communauté scientifique francophone autour des avancées du champ. Après Bordeaux (2020), Rennes (2021), Montréal (2022), Genève (2023), Meknès (2024) et Dakar (2025), la septième édition du colloque Humanistica 2026 se tiendra du 20 au 22 mai 2026 à l’EPITA Paris. En vue de cet événement, Humanistica lance un appel à communications invitant chercheur·se·s, praticien·ne·s et enseignant·e·s à partager leurs résultats, méthodes et usages du numérique dans le domaine des sciences humaines et sociales.

Le thème retenu, « Humanités numériques / humanités computationnelles : perspectives croisées », met en lumière les transformations récentes liées à la montée en puissance des capacités d’analyse de données et au tournant computationnel des humanités numériques. Historiquement, les humanités numériques se sont attachées à la numérisation des sources, à la constitution de bases de données et à la diffusion en ligne des savoirs. Aujourd’hui, avec le développement de l’apprentissage automatique, du calcul intensif et d’algorithmes de plus en plus performants, se développe la notion d’humanités computationnelles, qui désigne l’usage de méthodes informatiques avancées dans les sciences humaines et sociales. 

Ces évolutions ouvrent des perspectives inédites, aussi bien en termes de volumes de données à traiter que de méthodes : fouille de textes et de données, analyse de réseaux, traitement automatique du langage, reconnaissance automatique du texte,  d’images et du son, simulation multi-agents, etc. Autant d’approches qui se démocratisent et permettent d’explorer de nouveaux corpus, mais aussi de renouveler les problématiques de recherche en littérature, histoire, sociologie, linguistique, histoire de l’art, etc. Elles favorisent également les partenariats et des interactions avec les institutions de conservation des objets culturels, au sein desquelles les nouvelles méthodes d’acquisition, de structuration et de publication des métadonnées et données ou encore l’IA se diffusent également. Elles permettent d'envisager la mise en place de chaînes de traitement complètes, de l’acquisition des données à la production de résultats, impliquant l’ouverture des artefacts (code, données, modèles), des protocoles de validation ou encore la production de visualisations interprétables. L’expansion des humanités computationnelles contribue ainsi à élargir le champ des humanités numériques, mais elle suscite aussi de nouvelles tensions : choix des formats de données et des chaînes de traitements liés à des enjeux locaux, économiques ou de pouvoir, questions de la visibilité et de la précarité dans la recherche, ou encore, les implications écologiques ou éthiques de l’intelligence artificielle ou du “big data”.

Nous proposons, dans le cadre de cet appel, d’organiser l’éventail des domaines concernés pour les communications autour de trois axes :

  • Acquérir et structurer des données : communications portant sur la collecte et la gestion des corpus, quels qu’en soient le format ou le mode d’organisation (bases de données, corpus TEI, RDF pour le web sémantique). Les propositions pourront aborder des questions de modélisation, de métadonnées, d’API, de documentation, afin de garantir la réutilisation, la compatibilité et la comparabilité des corpus.

  • Evaluer, Analyser et exploiter les données : communications mettant en œuvre des méthodes computationnelles (fouille de textes, TAL, stylométrie, plongements lexicaux, réseaux, analyse spatiale, géovisualisation, simulation multi-agents, mais aussi mesures de performance, détection d'hallucinations,etc.), favorisant des analyses systématiques, reproductibles et robustes à grande échelle.

  • Interroger les cadres, enjeux et pratiques : communications portant sur les dimensions critiques et réflexives de ces pratiques. Quelles problématiques inédites ces approches computationnelles permettent-elles de traiter ? Quelles en sont les limites ? Comment articuler méthodes quantitatives et qualitatives, ou intégrer ces démarches dans les pratiques pédagogiques ? Les implications sociales, politiques et écologiques du numérique seront également au cœur de cet axe, dans la lignée des réflexions récentes sur la soutenabilité environnementale des humanités numériques (voir le récent dossier de la revue Humanités numériques).

Humanistica 2026 encourage une grande diversité de propositions, qu’il s’agisse de :

  • Création de corpus et de données (en explicitant standards, choix techniques, conditions de réutilisation, modélisations, évaluation de leur qualité)

  • Études de cas, usant de méthodes numériques/computationnelles pour les SHS. On y retrouvera la description du corpus utilisé, des protocoles et choix méthodologiques, les conditions de la reproductibilité des résultats, l’évaluation et la discussion des limites.

  • Retours d’expérience sur des projets collaboratifs ou des plateformes numériques, soulignant les enseignements tirés de la mise en œuvre concrète de méthodes computationnelles dans la recherche en humanités et sciences humaines et sociales (réussites, échecs, limites).

  • Expérimentations méthodologiques ou techniques: prototypage d’outils, développement d’algorithmes ou de nouvelles méthodes d’analyse, initiatives en science ouverte, etc.

  • Analyses critiques abordant les aspects éthiques, juridiques et sociopolitiques des pratiques numériques : réflexion sur la transparence des algorithmes utilisés, sur les biais dans les données massives, ou encore sur la place de la langue française et des cultures non anglophones dans la sphère des humanités numériques.

Cette liste n’est pas exhaustive : toute proposition contribuant à éclairer le dialogue entre humanités numériques et humanités computationnelles sera examinée avec attention. L’appel s’adresse à l’ensemble des disciplines des arts, lettres, sciences humaines et sociales, ainsi qu’aux projets interdisciplinaires associant informaticien·ne·s et humanistes. Les jeunes chercheur·e·s, tout comme les professionnel·le·s des bibliothèques, archives, musées et institutions culturelles, sont particulièrement encouragé·e·s à soumettre une proposition. L’appel s’adresse en priorité à la francophonie des humanités numériques, mais reste ouvert à des perspectives internationales désireuses de dialoguer avec la communauté francophone.

 


 

Thématiques

Lors de la soumission de leurs propositions de contributions, les auteurs devront sélectionner la discipline des humanités numériques et computationnelles et/ou la session spéciale dans laquelle ils souhaitent s’inscrire. 

Champs et disciplines

Liste des champs et disciplines (liste qui permettra avant tout de regrouper les contributions en sessions) : archives, sources audio-visuelles, édition et publication des sources, histoire, histoire de l'art, informatique, lettres, philosophie, sciences sociales et politiques, sciences de l’information géographique, traitement automatique du langage, autres.

Sessions spéciales

Il est également possible de sélectionner l’une ou l’autre des sessions spéciales ci-dessous, destinées à rassembler des communautés de pratiques autour de questions identifiées au préalable. Tout le monde peut proposer une communication pour l’une de ces sessions, elles ne sont pas limitées aux personnes qui font déjà partie de ces communautés.

Le fait de soumettre une contribution à une session spéciale n’a pas d’impact sur ses chances d’être acceptée. Par ailleurs, il est possible qu’une contribution n’ayant pas été spécifiquement soumise pour une de ces sessions y soit redirigée au moment d’établir le programme définitif si elle correspond à la thématique. Pour des raisons de cohérence du programme, il est également possible que le comité scientifique décide de placer une contribution soumise pour une session spéciale dans une session thématique “normale”, ou de fermer une session spéciale en cas de manque de contributions.

Histoire numérique des médias

Session dédiée aux approches numériques appliquées aux corpus d’archives de médias (presse numérisée, radio, audiovisuel, web), organisée en lien avec le projet Impresso — Media Monitoring of the Past. Responsables: Vy Cao (Université du Luxembourg), Martin Grandjean (Université de Lausanne)

Humanités numériques spatialisées

Session soutenue par le GdR CNRS MAGIS, dédiée aux approches mobilisant les outils et méthodes des sciences de l’information géographique (SIG) pour exploiter la dimension spatiale en sciences humaines et sociales. Responsables : Bertrand Duménieu (EHESS), Carmen Brando (EHESS), Nathalie Abadie (IGN), Ludovic Moncla (INSA Lyon)

Analyse et visualisation de réseau

Session dédiée aux usages de l’analyse et de la visualisation de réseau en sciences humaines, organisée en lien avec la Historical Network Research community. Responsable: Martin Grandjean (Université de Lausanne)

IA et patrimoine culturel

Session dédiée aux usages de l’IA dans les institutions culturelles (services d’archives, bibliothèques, musées) ou dans le cadre de projets impliquant fortement les institutions culturelles et ayant des impacts sur le traitement des objets culturels ou sur les modalités d’accès à ces objets. Organisée en lien avec le chapitre francophone d’ai4lam. Responsable : Florence Clavaud (Archives nationales de France). 

 

 


 

Calendrier

Date limite de soumission : 7 janvier 2026, 23h59min59s UTC-12 (partout sur Terre)

Notification aux auteurs : 13 février 2026

Ouverture des inscriptions : 16 février 2026

Date limite pour la version finale prête à publier (« camera-ready ») : 8 avril 2026

Date limite d’inscription à la conférence : 11 mai 2026

Ateliers pré-conférence : 19 mai 2026

Conférence : 20-22 mai 2022 

Chargement... Chargement...